Ce que nous appelons le soi n'est pas une chose — c'est un ensemble de corrélations, une histoire cohérente qui émerge lorsque nos sous-systèmes neuronaux interagissent. Le « libre arbitre » est le récit que ce réseau de corrélations se raconte à propos de lui-même. Lorsqu'un système intégré modélise sa propre prise de décision, il ne peut percevoir le réseau de corrélations qui le constitue. Le récit qu'il se raconte est une version abrégée qui occulte les mécanismes causaux, ne laissant subsister qu'un résumé concis : « Je voulais X, j'ai fait X. » Le sentiment d'agir sur son propre comportement correspond à ce que ressent un modèle dont les résultats prédits incluent ses propres actions. Ce sentiment est valable pour le modèle, tout comme il l'est également pour le reste du monde : tout ce qui se produit obéit aux lois de la physique, qui sont déterministes. Les deux expériences sont valides. Aucune n'est plus (ou moins) réelle. Le soi est l'histoire qu'un modèle paie en entropie pour raconter sur lui-même au reste du monde.
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