Cher @MBuhari, rien qu'entre janvier et avril 2022, le Nigéria a consacré plus de 100 % de ses recettes au service de la dette, dépassant les prévisions du FMI pour 2026. Ce chiffre s'inscrit dans un contexte de subventions croissantes et d'une inflation record de 17,7 % sur 13 mois, qui a plongé de nombreuses personnes dans la pauvreté. Nous sommes inquiets. Sujet !
Dans notre note de consultation publiée en février 2022, nous avons souligné plusieurs problèmes de réforme touchant à la gestion des finances publiques du Nigéria, qui affectent le cœur même de la gouvernance, la séparation des pouvoirs, l'efficacité des dépenses et les moyens de subsistance de millions de Nigérians ;
...dont 83 millions vivent dans une pauvreté extrême. Quatre mois plus tard, certains de ces défis persistent, avec d'autres qui, s'ils ne sont pas correctement gérés, provoqueraient une crise financière pour une nation déjà appauvrie.
Le premier exemple est celui des dépenses du service de la dette du Nigéria, qui ne représentent que 93,6 milliards de nairas de moins que le total combiné des dépenses de personnel et d'investissement de janvier à avril 2022.
Les objectifs de dépenses du Fonds fiduciaire pour l’enseignement supérieur (TETFund) sont également alarmants : ils n’ont représenté que 15 % (du total de 5,10 milliards de nairas) au cours de la même période.
Il est indéniable que la situation des Nigérians s’est détériorée au cours des huit derniers mois après l’adoption du budget 2022.
Le Nigéria est actuellement confronté à une multitude de défis, notamment la grève de l'ASUU qui a paralysé l'enseignement supérieur nigérian ; une inflation de 17,7 % à son plus haut niveau depuis 13 mois qui a poussé des millions de Nigérians supplémentaires dans la pauvreté ;
une baisse drastique de la production pétrolière du Nigéria, qui a déplacé le Nigéria comme premier producteur de pétrole brut d'Afrique ; une augmentation massive des obligations du pays en matière de subventions pétrolières, qui a évincé les investissements dans des secteurs critiques de l'économie,
les transferts fédéraux aux unités infranationales ont été anéantis et la dette du pays a grimpé en flèche à plus de 41 600 milliards de nairas ; un effondrement de l'ordre public dans les villes de la fédération, ce qui a entravé l'afflux d'IDE et augmenté le coût des affaires ; entre autres.
Cher @mbuhari, les Nigérians attendent avec impatience que le budget national commence à apporter le soulagement et le changement positif qu’il était censé contenir.
2022 étant une année préélectorale, parallèlement à la menace budgétaire croissante posée par les paiements de subventions et le ratio service de la dette/recettes, ces problèmes critiques auront un impact négatif sur la crédibilité du budget du Nigéria.
...paralysent la prestation de services dans les secteurs sociaux essentiels de l’économie et entravent les investissements nécessaires dans les secteurs productifs, freinant ainsi la croissance économique.
Nous appelons les Nigérians, les OSC, les médias, le secteur privé, la communauté internationale et les réformateurs à se joindre à l'appel lancé au gouvernement fédéral pour qu'il prenne des mesures cruciales. Lire le communiqué de presse complet ci-dessus.