« Apportez-nous à manger et à boire », dit Otunba Paul à l'homme et, en quelques minutes, notre table était remplie. Ils apportèrent du riz jollof et du poulet, puis de l'igname pilée et de la soupe egusi. C'était un spectacle magnifique. Nous avons mangé à notre faim.
Certains d'entre nous se sont même levés et ont dansé au rythme du groupe. C'était une belle journée. On avait l'impression d'être les invités d'honneur d'une fête où on ne connaissait absolument personne. Quelques instants plus tard, certains ont voulu boire de l'alcool, alors Paul m'a proposé d'y aller.
J'ai rencontré l'homme et je lui ai dit que nous avions besoin d'alcool sur notre table. Je lui ai dit que certains d'entre eux n'en buvaient pas. Il m'a conseillé de lui dire ce que nous voulions, et il a dit que ça venait de l'Otunba. C'est ainsi que je suis allé en toute confiance chez l'homme. Il était près de là où
Les gens servaient des boissons. Mais j'ai remarqué qu'il parlait à des hommes vêtus de costumes royaux. J'ai supposé qu'il s'agissait probablement d'autres invités, mais en m'approchant, j'ai entendu l'un d'eux dire avec colère : « Emi ni Otunba nau, iru radarada wo leleyi ! »
signifiant « Je suis l'Otunba, quelle absurdité et quelle honte est-ce là ! » Kassala don finit par éclater. Omo, je me retournai brusquement et commençai à m'éloigner vers notre table pour avertir les gars. « M. Agbonmiregun ! M. Agbonmiregun !! » J'entendais l'homme crier mon
On m'a appelé par derrière, mais je ne me suis pas arrêté. Arrêter pour kinni ? Gobe ! Au lieu de ça, j'ai couru vers mes camarades d'auberge et je leur ai dit d'abandonner. « Les gars ! Le vrai Otunba est là ! On doit y aller maintenant ! » Vous auriez dû voir comment on a tous bondi de nos sièges et commencé à fuir la salle.
Même notre Otunba, Paul, n'a pas porté le dernier morceau ; il a laissé tomber sa canne, n'a pas ramassé sa casquette et a abandonné le semo qu'il mangeait. Cela ne l'a pas empêché d'attraper un morceau de viande qu'il tenait à la main tandis que nous courions tous pour sauver nos vies.
Oh là là ! On n'allait pas se faire arrêter, mais on savait que ça ne serait pas bien si on se faisait prendre. On a couru depuis le lieu de l'enterrement et on a continué à courir pendant une dizaine de minutes jusqu'au carrefour de l'école. On riait en courant, même pas.
Nous avons regardé derrière nous pour voir si nous étions poursuivis. Les gens nous observaient pendant que nous courions, pensant que nous étions probablement fous, mais des camarades qui nous connaissaient ont fait comprendre que nous étions aussi des étudiants. Hélas, nous sommes arrivés au carrefour de l'école et nous nous sommes arrêtés.
On s'est assis dans un parc où les motards étaient pour reprendre notre souffle, après quoi il s'est mis à rire. Quelle aventure ! J'ai regardé les idiots avec qui j'avais encore deux ans à vivre et je me suis demandé dans quoi je m'étais fourré. Mais une chose était sûre : je ne pouvais pas échanger ma
Mes camarades du Ghetto de l'Amour étaient des habitués de n'importe quel autre foyer de cette école. J'ai été ramené à la réalité en entendant Paul crier. « Ouais ! Ose ! » Ose le frappait et le rouait de coups de pied, tandis que les autres riaient. « Na me be Lamurudu abi ? » a-t-il dit en le fouettant avec ses sandales.
Assis par terre, j'ai ri doucement, savourant le spectacle. Mais après réflexion, j'ai enlevé ma chaussure pour me joindre aux coups. « De tous les noms qu'on peut m'appeler, Agbonmiregun abi », ai-je dit en essuyant ma chaussure sur son dos. Idiot. MDR, c'est fini. N'hésitez pas à retweeter si vous avez aimé.